*L'excellent et célébrissime Cocoku, plus illustre mage de tous les temps, se promenait l'âme en peine, tête baissée, parmi la foule grasse, informe et puante des gueux de la cité. Cette dernière, par son attitude, sa façon de ne point réfléchir, lui rappelait un vieil aïeul qu'il exécrait par dessus tout. Cocoku, il est vrai, irascible, n'aimait et ne flattait que sa propre personne. Il s'adorait, s'idolâtrait et ne s'endormait jamais sans admirer sa barbe longue qu'il jugeait des plus séduisantes. A l'opposé, le spectacle qu'il apercevait ressemblait davantage à une farandole de cochons qu'à des êtres doués de conscience. Ainsi, tout en fureur, exaspéré par ce qu'il nommait "la bêtise ambiante", il ouvrit brusquement ses trois bras (résultat d'une expérience ayant mauvaisement tournée...) et cria, clama au milieu des villageois désabusés:*
Esprits vides et naïfs! Bande de dégénérés, partez, déguerpissez, hors de ma vue avant que je ne vous transforme en fer à cheva! Ivrognes! Libertins!...
*Cocoku gesticulait tel un pantin fou, frappant ici et là des passants dans l'incompréhension. Soudain, emporté par son énervement, il fut pris d'une violente quinte de toux...*